Behemoth - Abyssus Abyssum Invocat - Black/Death metal (2011)

Publié le par helresychronicle

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Behemoth est un groupe Polonais qui, au fil des ans, a réussi à se tailler une réputation sur la scène Metal internationale et cela peut s’expliquer par plusieurs facteurs. Il y a déjà le perfectionnisme de son leader, Nergal qui l’a mené à créer une musique unique (et accompagnée d’une imagerie facilement reconaissable) et difficilement classable. Mais n’oublions pas la quantité de concerts (deux tournées ont déjà été donnée pour défendre Evangelion en Europe et une troisième y est prévue, sans oublier la Russie ou l’Amérique Latine) qu’ils ont donnés et la régularité de leur présence (un album tous les deux ans depuis Satanica sorti en 1999 avec 3 DVD lives, auxquels il faudra ajouter 2 CDs lives et 4 EPs).

  Hélas, en aout 2010, nous apprenons que Behemoth est mis en suspend par la leucémie de Nergal. Mais loin de faire oublier le monstre qu’est devenu Behemoth, une impressionnante mobilisation des fans aura lieu et Nergal trouvera le donneur compatible mais il faudra encore attendre une infection et quelques mois pour que redébarque Nergal et ses joyeux compagnons. Evidemment, à cause de l’état du leader, pas un seul CD ne se profile à l’horizon (il faudra sans doute atteindre la moitié, voir la fin de 2012 pour que le béhémoth détruise le monde).

  C’est à ce moment que Peaceville Records a eut une idée de génie ! On a groupe génial dont le retour est attendu par des légions de fans qui ont surpris par leur fidélité, pourquoi ne pas leur arracher un peu de pognon ? On va faire quelques rééditions malgré le fait que Behemoth n’est plus sur notre label et, comme par hasards, certains iront jusqu’à croire que c’est le nouvel album du groupe (véridique, j’ai assisté a de telles illusions sur les forums...). De plus, avec tout les nouveaux  fans qui arrivent chaque jours, combien tomberont dans l’attrape-couillon du label juste parce que c’est la dernière sortie estampillée Behemoth ? Evidemment, pour mieux donner l’impression que c’est le dernier-truc-qui-déchire-tout, on va faire une pochette qui correspond à l’imagerie lumineuse d’un Evangelion, plutôt qu’à l’imagerie qui correspond au véritable contenue de l’album : une imagerie noire.

  Parlons-en de ce contenu ! Il s’agit en fait de deux disques contenant  la version américaine de « Conjuration »(2003) et le single « Slaves Shall Serve » (2005). Si à l’époque, ces deux galettes ont apportés pas mal de choses, à savoir des reprises (« Welcome to Hell » de Venom, « Penetration » de The Nephilim, « Wish » de NIN ou  « Until You Call on the Dark » de Danzig) réussie, ou des pistes live d’un concert qui serait publié en DVD plus tard dans la même année de 2003 et trois extraits lives dans le single dont deux des morceaux (« Slaves Shall Serve » et « Demigod ») sont issues de l’album « Demigod » sorti en 2004, force est de reconnaître cependant que l’intérêt de ces mini-albums est quasiment nul aujourd’hui et ce ne sont pas les ridicules et grotesques ajouts, soit un « As Above so Below » et un « LAM » tout deux live déjà entendues 150 fois (au moins) qui changeront quelque chose. Bref, rien de nouveau à l’horizon. A la limite, dans l’optique où quelques collectionneurs auraient oubliés ces deux mini-albums et qu’ils tiendraient absolument à entendre les 4 reprises et les deux morceaux inédits (inédits car ils ne sont pas apparus sur « Demigod », étant moins intéressants et moins puissants que les autres...), cette réédition pourrait trouver un semblant d’intérêt.

  En revanche, pour ceux qui s’imaginent que ça peut-être sympa pour ceux qui désireraient découvrir le groupe, je réponderais juste qu’en novembre 2010 est surtout le superbe « Evangelia Heretika », double DVD contenant 2 concerts pour un total de 2h30 de shows, deux documentaires totalisant presque 2h, 9 vidéo-clips, 5 making-of plus l’album live du show polonais (1h15). Le tout pour un peu plus de 20€. N’oublions pas qu’ « Evangelion » et « Demigod » sont des albums dantesques porteurs d’une identité forte et d’une puissance, d’une qualité rarement égalée. Alors, vous pouvez aussi découvrir Behemoth en passant par là.

  Abyssum Abyssus Invocat est un coup commercial, un attrape-couillon, une insulte envers un Nergal malade et une tâche dans l’histoire d’un groupe qui a cherché a faire de son mieux et qui aurait mieux fait de ne pas laisser Peaceville sortir cette rééditions pour son propre porte-feuille. Vous êtes prévénues.

 

  Et dire qu’il faut noter cette masquarade...

 

3/20

Publié dans Black-Death metal

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