Black Metal Satanique : les seigneurs du chaos – Livre Documentaire d’Histoire (2003)

Publié le par helresychronicle

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  On en a déjà beaucoup parlé. Dans la presse Metal évidemment mais aussi dans de grands magazines tels que le Wall Street Journal, ce livre, écrit par Michael Moynihan et Didrick Soderland, propose tout simplement de replonger dans l’enfer du nord, au moment où Black Metal semblait rimer avec criminalité. Dans les années 90, les pays les plus démocratiques et les plus tranquilles au monde allaient subir une vague de criminalité, ils seraient alors confrontés à une menace venue de l’enfer même. Je ne vous le cache pas, il s’agit bien entendue des fameux incendies d’église, mais aussi de plusieurs meurtres, viols ou disparition.

  Le livre narre donc cette période sombre pour nos amis vikings. Rappelant les racines du Black Metal en incluant deux chapitres introductifs, centrés sur le satanisme d’Anton LaVey et le groupes qui ont inspirés le Black, qu’ils soient Heavy Metal, Thrash Metal, Death Metal ou non-Metal (on y retrouve donc Venom, Bathory, Possessed, Hellhammer, Mercyful Fate, Slayer, Black Sabbath, Led Zeppelin ou Slayer) et en rappelant l’impacte du diable sur la musique, on découvre par la suite la genèse du Black Metal Norvégien, au travers du groupe Mayhem (fondé en 1984) et de son leader, Euronymous, mais aussi en se plaçant du côté du magazine « Slayer » (fondé en 1985).

  Le ton monte vite avec le suicide de Dead et le meurtre d’un homosexuel commis par Bård Eithun (Emperor) et l’on découvre les avis des personnalités de la scène sur ces évènements, ou ceux de fans suiveurs au travers de communiqués ou courts témoignage. On dissèque les racontars, explore le magasin « Helvete » et le label Deathlike Silence, tout deux dirigés par Euronymous et nous vivons les incendies criminels aux côtés des pyromanes. Tous les crimes de cette sombre période de l’histoire norvégienne sont analysés avec des interviews des principaux acteurs. Motivations, regrets, observations, conclusions... tout y passe et parfois avec un culot assez inouïe.

  C’est à partir de ce moment qu’à lieu une certaine déviance que je trouve dommage. Pas que ce soit inintéressant mais cela prend trop de place dans la livre, par la suite. J’ai comme l’impression que les auteurs ne savaient pas ce qu’ils cherchaient en commençait leur travail et que, par la voie des choses, ils ont suivis toutes les pistes qu’ils trouvaient. On en arrive donc à plonger dans la montée du paganisme norvégien et sa reconnaissance par les autorités nationales, mais aussi aux liens entre les idéaux et théories païennes et le collaborateur Vidkun Quisling.  On dévie à tel point qu’un spécialiste des OVNIs en vient carrément à nous expliquer l’intérêt des idéologies fascistes pour les extra-terrestres. Autre exemple : Lorsque les membres d’Absurd, groupe de Black Metal Allemand assassinent un de leurs camarades d’école, la presse crie au meurtre satanique. Il n’en est rien, il s’agit juste d’un meurtre pour faire taire un maître-chanteur, qui menaçait de dévoiler une liaison entre un adolescent sataniste et une jeune professeur (qu’il avait mise enceinte !) d’une école privée catholique, de quoi menacer la carrière de cette dernière. On suit donc les pistes que nous offrent les meurtres liés au Black Metal. Mais l’apothéose du Hors-Sujet reste néanmoins les crimes perpétrés par les « Lords of Chaos », un groupe de 6 adolescents anarchistes et racistes qui ont commis plusieurs crimes : meurtre, attaque de superette, destruction de véhicules, vandalisme, vol... Ils ne sont ni fans de Black Metal, ni satanistes et le seul lien avec les criminels Norvégien demeure ce côté spectaculaire du crime, comme en témoigne ce qui aurait put être l’apothéose de leur histoire : ils projetaient d’assassiner des noirs à Disneyland, déguisés en personnages Disney.

 

  Jamais cette vague phénoménale de crimes, en Norvège, n’ont été aussi bien expliqués et c’est avec passion que l’on plonge dans une histoire peu commune pour un simple genre musicale. Il y a ici une investigation plus que sérieuse de la part des auteurs et chaque affaire s’avère aussi passionnante que troublante. Les experts et les analyses nous permettent de mieux comprendre ces évènements parfois complexes. Pourtant, si le livre est réussie, son titre est un peu trompeur en soi puisque nous ne suivons pas l’histoire du Black Metal (ou du moins pas en tant que genre musicale) mais bien l’histoire de son idéologie et de ses crimes qui parfois, nous éloigne tout simplement de l’univers de cette musique. Un regret donc, quand on aborde cet ouvrage avec des attentes précises. Mais cela explique aussi comment ce Black Metal Satanique a put toucher un publique large, et parfois étranger aux milieux Metal. Un bilan positif donc. Ce livre s’adresse plus aux passionnés d’Histoire qu’à ceux qui cherchent à étudier un genre musicale mais tout le monde pourrait trouver son compte dans ces pages. Sensations fortes garanties.

   

Publié dans Livre documentaire

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