The Spektrum - Regrets of the Gods - 2011 (Black Gothique symphonique)

Publié le par helresychronicle

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Le Black Symphonique ne m’a jamais enchanté. L’idée de mélanger Black Metal et musique classique peut paraitre intéressante mais sans un minimum de moyens ou de talents au niveau des compositions, on arrive souvent à de véritables nanars musicaux semblant parodier Wagner, Lully ou même, parfois, X-Ray-Dogs (si si !!!) mixer avec un Darkthrone sans inspiration. Peut-être suis-je tomber sur de mauvais albums qui m’ont refroidis mais, malgré tout les détracteurs qu’ils peuvent avoir, des groupes comme Cradle of Filth ou Dimmu Borgir n’ont pas volés leur position actuelle au sein de la scène.

  Bref, c’est toujours avec une sacrée dose de suspicion que j’aborde un groupe évoluant dans ce registre et on ne peut pas dire que « The Spektrum » fasse exception. Mais là où ce nouveau groupe m’a interpellé, c’est dans cette démarche musicale qui me rappelle les Cradle des années 90 : un Black Metal dilué dans une véritable symphonie (plus que le maître, ici) de claviers, aussi intelligents que bourrés d’ambiances gothiques.

  Alors que de discrets chœurs parsèment l’album, on retrouve parfois des ambiances issues du rock gothiques (« Visions of Insanity ») avec ces passages à la guitare claire ou des touches Nu Metal (« Dratharna Thoron ») qui montrent que la jeune formation essai de repousser de quelques mètres les limites du Black Symphonique pour avoir une meilleur marge de manœuvre et offrir, par la voie des choses, des compositions complètes et recherchées, sombres et épiques, voir grandiloquentes, le tout en réussissant à éviter de tomber dans le piège du pompeux. Chapeau bas, The Spektrum, en vu des résultats satisfaisants, à largement démontrer qu’il méritait sa place sur la scène du Black Symphonique.

  La disposition des morceaux semble ne pas avoir été totalement choisie au hasard. Après une intro intéressante (« Dysangelium ») qui réussie à mettre l’auditeur dans l’ambiance d’un film gothique à la « Dracula », on part d’un « Walking Among Your Gods » mid-tempo servant à mettre l’auditeur dans le bain (de sang) jusqu’au court « Spiritus Noctum » au rythme soutenue et qui, malgré ses passages d’ambiance n’en oubli pas la double pédale en passant par l’excellent « And Darkness Falls... » suivi du mature « Nephalas (The Abyss of Manking) ». En gros, au cours de ces 6 morceaux, on constate une évolution qui va du cinématographique au plus mature.

  « Unveiling the abyss » annonce le morceau final au travers d’un interlude passant du glauque au dramatique avec ses passages au violon puis appuyés par des percussions guerrières avant une accalmie à la flûte. Puis vient « Doomthrone ». Ce morceau semble vouloir synthétiser l’ensemble de l’album mais il n’arrive pas à captiver comme le reste, peut-être à cause d’une certaine différence de ton avec le reste de l’album. Quoi qu’il en soit, il est dommage que ce final demeure LA déception de l’album.

  Malgré cela, « Regrets of the Gods » reste un excellent album mais il lui manque ce « quelque chose » qui le rend imparable. Nonobstant de certains excellents (et bien trouvés) passages, The Spektrum, cherchant à trop développer les arrangements et cet aspect cinématographique, en oubli la spontanéité et il vient à manquer de ce qui fit la renommée de Cradle of Filth dans les années 90, un vent d’authenticité.

  Un bon début cependant.

14/20

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